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Fan d'Elvis
12 septembre 2013

LA GRANDE TRAVERSEE...

                       "Une Histoire Américaine"
                          de Michel Pomarede 
        consacrée à ELVIS, France Culture, Août 2013
avec l'appui de nombreuses archives, témoignages, commentaires et débats intéressants.

L'histoire de ce "petit blanc du Sud" des Etats- Unis qui eut par son ascension fulgurante un impact sur la société américaine de l'époque (" Elvis bouscule à coups de hanche, la musique, les rapports raciaux et les moeurs") et une portée planétaire universelle, bien présente encore de nos jours.
Suivons ce parcours exeptionnel...

                                                   LES ORIGINES

"Pour le musicologue Robert Gordon, comme pour l'auteur Michael Bertrand, l'histoire d'ELVIS et la création du ROCK sont indissociables d'une analyse du contexte racial de l'aprés-guerre dans le sud des Etats-Unis. Un sud qui a fondé sa richesse sur l'exploitation de la main d'oeuvre noire dans les champs de coton. Mais si les populations ne se mélangeaient pas dans les rues, elles se retrouvaient des affinités grâce aux programmes musicaux des radios locales. 
MEMPHIS est le lieu de cristallisation de cette histoire. La bourgeoisie blanche, pétrie de religiosité et de préjugés a détesté l'ascension fulgurante du jeune PRESLEY qui affectionnait les gospels noirs.
A TUPELO, Roy Turner, raconte la même histoire de condescendance de la part des habitants nés du "bon côté de la route" (down by the river side). Des sentiments qui se sont transformés en ferveur teintée d'intérêt mercantile en 1977 à la mort de l'enfant du pays.
ELVIS est désormais fêté, comme il se doit en grandes pompes par des hordes de touristes en janvier pour l'anniversaire de sa naissance, comme en août pour son décès.
Peu importe que l'histoire officielle ait enjolivé la vie d'ELVIS, l'argent n'a pas d'odeur..."

ELVIS 1935- 1948:

8 Janvier 1935 Tupelo, 4h du matin naissance et décés de Jess, le jumeau d'Elvis qu'il n'oubliera jamais. Il allait régulièrement sur sa tombe. A 4h45 venue au monde d'ELVIS, une comète apparait dans la nuit à ce moment là! 
Enfance à Tupelo dans la petite maison construite par son père, Vernon. La famille est pauvre, Vernon n'a pas un job fixe, il fait même 8 mois de prison, en 1938, pour un chèque de 40 dollars non honoré... C'est à Tupelo East avec la communauté noire non instruite mais très religieuse qu'ELVIS trouve ses racines véritables: pauvreté, partage, dignité, respect et aussi le son, son terrien par excellence.
Enfant adoré, choyé et protégé par ses parents (ses affaires, bol, assiette, couverts, étaient lavés à part). Il parlait un langage très enfantin avec sa mère, Gladys, avec qui il a entretenu une relation très fusionnelle. Elle l'emmenait toujours à l'église des noirs du quartier, alors très tôt il chantera des cantiques.
ELVIS est un enfant silencieux, solitaire, timide et triste. Il lit Superman en BD, la famille qui vit très à l'étroit (il dormait dans la chambre de ses parents) n'a pas la télé, pas d'argent pour aller au cinéma. Avec sa mère il écoute à la radio, branchée sur la batterie de la voiture, de la country music, Hillbilly, musique des gars des montagnes.
Pour ses 11 ans, achat de sa première guitare; en fait il souhaitait un fusil mais sa mère l'en dissuade. Il adore la musique Gospel noire, imite Fats Domino dans Blueberry Hill, les chanteurs noirs de l'époque et participe à un concours de chant où il termine cinquième. Pour les autres c'était un "bouseux qui chantait de la musique de bouseux" mais quand il casse les cordes de sa guitare ses camarades de classe se cotisent pour les lui racheter.
En 1948 départ pour Memphis dans un appartement social après plusieurs déménagements. Peu d'information de 1948 à 1950.

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          La Maison         La Ford familiale   Statue d'Elvis à 14 ans


Memphis:

 ville cotonnière, aux pensées chrétiennes rétrogrades, conservatrices et racistes mais imprégnée de la soul, expression de cette âme unique des esclaves noirs. Lourd héritage de ce passé entre noirs et blancs.
Les blancs du Sud ont détesté Elvis jusqu'à sa mort. Certains noirs pensaient même qu'il leur avait volé leur musique, les méprisait, sans le connaître, ni connaître son histoire! 
Par la suite ce fut une question d'argent et il devint alors l'enfant chéri qui aura un boulevard à son nom.
Ici les noirs n'existaient pas, Elvis a permis cette reconnaissance et la connection par la musique avec les blancs (en 1958 lors d'un interview il soutient ouvertement les Noirs).
Stations de radio pour les blancs avec de la musique de blancs, mais aussi stations pour les noirs, tenues par des blancs, que les enfants des famille blanches écoutaient en cachette dans ces années 50 car ils aimaient le RNB.
Et les blancs dans les clubs de Beal Street vont reprendre à leur compte cette identité, de même dans les églises...
Elvis grandit dans cette ambiance, au lycée il a une bonne réputation.
Dés la première il change de look, cheveux gominés, banane emprunté à Little Richard, rouflaquettes; il se démarque par son apparence (appelé Zozo, paria, dingo par les autres, surnommé aussi l'écureuil!) et veut devenir routier au long cours... Il obtient son diplôme de fin d'études en 1953 à l'âge de 18 ans (c(est une grande fierté pour ses parents).
Cette même année pour enregistrer My Happiness, puis en juillet 1954 That's all right Mama pour l'anniversaire de Gladys (enregistrement amateur payé 3 dollars), il pousse la porte du SUN STUDIO, 706 Union Avenue, ouvert par un dénommé Sam Philips, mais ce dernier est à chaque fois absent. 
Philips enregistre des chanteurs noirs dont BB King, malgré la ségrégation. Il pressent qu'un son différent peut sortir, comme cette distorsion obtenue en 1951 sur la musique de Rocket 88, ah un blanc qui chanterait comme un noir! 
C'est Marion, la secrétaire du studio, qui le reçoit chaque fois, pour elle c'est un bon chanteur de ballade, très amateur, "ce que je chante ressemble à rien m'dame". Mais Sam le rappelle pour faire une session avec deux musiciens Bill Black bassiste et Scotty Moore guitariste, ses musiciens par la suite. On rame  mais à un moment pour la détente et plaisanter Elvis se met à chanter That's all right Mama, "refais moi ça!", ça y est cette fois ci c'est le son! Le lendemain sur la radio locale la chanson passera 14 fois de suite. Quel est ce prodige?
C'est lancé avec un contrat Sun Records pour 3 ans! Les progrès sont spectaculaires; les concerts tout azimut s'enchaînent. Viennent la gloire, l'argent enfin, les fans qui envahissent tout. Alors, malgré les réticences de Gladys, le colonel Parker entre en scène pour le meilleur, le pire, mais toujours avec l'accord d'ELVIS. Un contrat EXCLUSIF est signé le 15 mars 1956 pour 10 ans puis pour toute Sa carrière...  Elvis passe à la télé, ou plutôt le haut de son corps, le bas étant jugé indécent (Ed Sullivan show), Graceland est achetée.
L'ascencion peut commencer!   

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            Sun Studio         Elvis, Bill, Scotty, Sam
   
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   Jerry Lee Lewis, Carl Perking, Elvis, Johnny Cash

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                                Vernon, Elvis, Gladys               Graceland


Pendant ce temps là aux Etats Unis:

1938 Billy Hollyday chante pour la lutte des Noirs contre la ségrégation
1939 Sortie du film Autant en emporte le vent
1940 Sortie du Dictateur de Charlie Chaplin
1941 Attaque de Pearl Harbour par les Japonais. Entrée en guerre des Etats-Unis
1942 Sortie du film Bamby
1944 Le débarquement en Normandie
1945 Capitulation de l'Allemagne, explosion de la bombe atomique sur Hiroshima, sur Nagasaki
1946 Mort de Charlie Parker par overdose
1947 Mort du bandit Al Capone, nombreux témoignages sur les premières apparitions des soucoupes volantes: enquêtes du FBI.
1949 Invention du 45 tours vinyl et c'est le Jazz cool de Miles Davis
1950 Mac Karty lance la chasse aux communistes, dans le Sud la ségrégation est à son apogée
1951 Le premier ordinateur est inventé
1952 Eisenower président
1954 Bill Halley enregistre Rock around the clock, sortie du film Graine de violence
1955 Début du mouvement pour les Droits Civiques

 

                                  ÉCLIPSE, RETOUR, et DÉCLIN
                                        1958-1968-1977
   
                                     Elvis_gift_la_totale

1958 Le service militaire:

Le décès de sa mère cette année là fut pour lui tragique, il ne s'en remis jamais complètement et son départ en Allemagne "où il faisait son job de soldat comme les autres" ne changea en rien cette solitude sienne désormais malgré les copains, la présence de ses proches venus habiter avec lui et la rencontre avec la toute jeune et jolie Priscillia Beaulieu (14 ans). "T'es un bébé" dit-il en riant, "merci" dit-elle d'un ton cassant. Il a craqué pour elle et ce sera la femme de sa vie... Elle viendra vivre à Graceland, ils se marieront en Mai 1967, Lisa-Marie verra le jour en 1968 et ils divorceront en 1974, fin!
Mars 1960 il rentre au pays après 2 ans d'absence et donne une conférence de presse (elles sont rares!). Il a des projets pleins la tête: disques, télé, films. L'armée a été pour lui une bonne expérience. Il est allé une fois à Paris lors d'une permission (Tour Eiffel, Le Louvre, Folies Bergères, Moulin Rouge, a chanté sur la scène du Lido).
La musique a changé, mais pas lui, il veut faire du cinéma. Alors pendant 10 ans il va tourner, tourner...

ELVIS et le cinéma: rembobiné ou embobiné?:

31 film à son actif, 124 longs métrages où son personnage est interprété.
"Du Roman d'ELVIS de Kurt Russel en 1979 à Ultimo ELVIS de Armando Bo en 2013, sur la vie d'un sosie, en passant par Mystery Train en 1984 de Jim Jamush, de nombreux cinéastes se sont essayés à ce genre pour le meilleur et pour le rire."
Bien-sûr c'est le Colonel Parker qui signe les contrats juteux avec Hollywood, une bonne partie de l'argent allant dans sa poche. ELVIS rêvait de devenir comédien comme son idole James Dean et ce dernier étant disparu, une place est  à prendre. Il devient une star, la mieux payée d'Hollywood et de 1960 à 68 il fera trois films par an où ses chansons sont mises en avant. Qu'importe le scénario les fans se déplacent pour le voir lui. De tous ses films on peut dire que Le Rock du Bagne (1957), Bagarre au King Créole (1958, rôle prévu pour James Dean) avec l'inoubliable chanson Crow Fish et Flaming Star (Les Rôdeurs de la Plaine où le public ne voulait pas le voir dans ce rôle de métis subissant la haîne raciale, ce qui l'a beaucoup meurtri) en 1960, sont ses meilleurs films où il montre un réel talent. Avec Viva Las Vegas (1963) il rencontre son âme soeur, Ann-Margareth alors qu'il est déjà promis à Priscillia. Robert Mitchum lui propose un rôle mais aucune suite n'est donnée, dommage!
Elvis passionné de cinéma se montrait très humble devant les grands monstres sacrés de l'époque qu'il croisait à la cantine des studios d'Hollywood. Dans ses films malgré les faiblesses du scénario il se donne à fond, sans peur du ridicule, il est toujours beau et émouvant.
Peu à peu ELVIS lâche ses ambitions de comédien et en 1969 son dernier film L'Habit ne fait pas la Femme est presque "has been", comme lui?! C'est le bout du rouleau...
ELVIS critiquera PRESLEY, pour lui les films se ressemblaient, les chansons étaient médiocres, toujours la même chose, "cela me rendait malade, c'est ma faute je n'y croyais pas vraiment, je suis pas fier de moi".
Dans son come back de 1968 à la télévision, il jouera son son meilleur rôle, du Grand ELVIS, montrant qu'il n'est pas du tout dépassé et fini!

Le come back et ELVIS de 1969 à 1977

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Ce show télévisuel se fera sans l'avis du Colonel. ELVIS a une revanche à prendre, montrer à la face du monde ce dont il est capable. "Au début il tatonne, fait semblant de perdre le fil, d'avoir oublié les paroles et donne le ton de la soirée, se moque de lui", est rayonnant, lumineux et n'a jamais aussi bien chanté...
Au milieu de la tourmente contre la guerre du Vietnam il enchaîne les concerts à Las Vegas. Sur scène il raconte sa vie, son oeuvre... Il a débuté au lycée des cours pour devenir électricien, "au service militaire je montais la garde j'étais gelé, Hollywood je n'étais pas prêt pour cette ville et eux pas prêts pour moi, j'enchaînais les films, le contact avec le vrai public me manquait, c'est génial de retravailler en vrai"...
Le karaté est sa passion. Il rencontrera le président Nixon à la Maison Blanche qui lui remettra le 21 Décembre 1970 le Narcotics Agent Badge.
"L'image est une chose, l'homme en est une autre, c'est très difficile d'être à la hauteur de son image" (parole d'ELVIS)
Véritable bête de scène il donnera, en 20 ans de carrière, au total 1156 concerts aux Etats-Unis dont 525 à Las Vegas, 3 au Canada (Vancouver, Toronto, Ottawa) et le 14 Janvier 1973 le concert mythique d'Aloha à Hawaï, retransmis par satellite sur toute la Planète. Un milliard de téléspectateurs, album en première place dans les charts, participation libre au concert, tout ira à une oeuvre de bienfaisance pour la recherche sur le cancer. 
Il est au sommet de sa gloire, ses concerts à partir de 1971 commenceront par la musique de 2001, l'Odyssée de L'Espace du film de Stanley Kubick sorti en 1968.
Cependant il se passe quelque chose, ELVIS n'a plus rien à prouver, il s'essouffle, a pris du poids, a une altercation avec un journaliste qui l'accuse de prendre de la cocaïne (1974) lui qui s'est fait le défenseur de la lutte anti-drogue! En Mai 1975 il est hospitalisé à Memphis. Il doit s'autodiscipliner, mais personne ne s'oppose à lui à Graceland, sa mafia, ses cuisiniers, même son père, par rapport à la nourriture extravagance, la prise importante de médicaments.
Mai 1977, début de la fin, des concerts, encore des concerts, voix d'enfant, ne peut articuler, "je suis en train de mourir, je m'en fous, je pense pas que je vivrai plus vieux que ma mère".
Cependant ces deux derniers concerts à Cincinnati et Indianapolis furent bons avec une bonne énergie.
16 Août 1977, FIN.
"Troubles graves du rhytme cardiaque, hypertension, maladie coroarienne, pas d'overdose. La douleur de Vernon est inexprimable, le Colonel Parker s'occupera de tout... Exposition du corps de 17 à 19 H devant le public, son expression est paisible, posée... Une journaliste autorisée à approcher le corps témoigne: " je suis passée sans m'arrêter, j'ai vu sa veste de costume blanche, sa chemise bleue et sa cravate argent, il n'était pas très gros, avait l'air cireux, cela ne lui ressemblait pas vraiment, j'ai pensé et si c'était un canulard, je dois y retourner..."
 Le 3 Octobre de cette année là son corps est transféré à Graceland" dans le Jardin des Méditations où il repose désormais avec ses proches.
A chaque anniversaire de sa mort un sentiment mystique envahi la foule qui passe la nuit en prières, méditations, chants avec bougies et ex-votos. Une femme atteinte d'une tumeur cancéreuse a guéri en mangeant une fleur de la tombe..
Ce pauvre gamin du Sud, adulé, avait perdu ses deux repères vitaux, Gladys et Priscilla, depuis il vivait dans sa bulle (c'était un capricorne), fuyant le monde: c'est une facette de lui.
Mais ELVIS a vécu plusieurs vie", sa mort en 1977 plonge ses fans et le monde de la musique dans la consternation. 
 Qu'importe sa fin, ses dépendances, une Légende, un Mythe, sont nés...

                                                elvis_gift_sa_vie


Pendant ce temps là aux Etats-Unis:

1955 Un jeune Noir est tué pour avoir sifflé une Blanche, disparition de James Dean
1959 Décés de Buddy Holly et de Ricky Valence dans un accident d'avion
1960 Sitting du Mouvement étudiant noir avec la participation de Martin Luther king, la première pilule mise en vente, apparition du mouvement hippie
1961 John Fitzgerald Kennedy élu président, sortie du film West Side Story, Cuba, naissance de Barack Obama
1962 Mort de Marylin Monroe
1963 Discours de Martin Luther King "I have a dream", assassinat de John F. Kennedy à Dallas
1965 Révolte du gettho noir de Los Angeles
1964 Tournée américaine des Beatles
1966 Premier raid au Vietnam
1969 Neil Amstrong marche sur la lune, festival de Woodstock, massacre perpétré par Charles Manson et sa bande
1970 Les Noirs peuvent être inscrits dans les mêmes écoles que les Blancs, mort de Jimmy Hendrix à Londres et de Janis Joplin à Las Vegas, sortie des Aristochats
1973 Fin de la guerre du Vietnam, du mouvement hippie
1979 Sortie de Hair, le film de Milos Forman
1980 Sortie de la session improvisée du Million Dollard Quartet enregistrée en 1956, avec ELVIS, Jerry Lee Levis, Carl et Clayton Perkins, Johnny Cash, assassinat de John Lehnon

                                 LE CULTE D' ELVIS

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 "La réussite d'Elvis c'est la revanche du sud. La plèbe, le prolétariat rural ouvre sa culture, sa musique au monde, c'est la pop culture, La folk music. ELVIS focalise tout ça ainsi que la sensualité du langage contourné du blues ("elle enfourne bien mon pain mais elle peut le brûler...") sans souci d'heurter le puritanisme de la classe bourgeoise.
Le Blues (blues rural urbanisé) a amené la décomplexion et donné à toute la jeunesse de cette époque, quelle que soit la couleur de sa peau, un dénominateur commun concernant les mêmes émotions, préoccupations, vibrations. Et ELVIS, précurseur, catalyseur, a changé la manière de vivre de toute une génération: comportement, moeurs, habillement, chant, musique. Il a permis l'émancipation de toute la jeunesse américaine."
 "Avant Elvis il n'y avait rien" a dit John Lehnon... Cependant la rencontre le 25 Août 1965 entre les Beatles et le King, pour eux qui l'idolatraient, ne donna pas grand chose et ne semble pas l'avoir perturbé.
Maintenant ELVIS est plus que jamais vivant à travers tout ce qui est fait en son nom, les gadgets, ses images, ses chansons jamais absentes des radios du monde entier, ses fans (Alice Self: "fan depuis toujours j'ai grandi avec Elvis") dont certains affirment qu'il n'est pas mort mais a choisi de disparaître, les  sosies qui maintiennent son image, sa voix, son énergie. Brian Howelle le sosie officiel, Bill Haney, Elvis avait réservé une rangée de sièges pour voir son spectacle incognito, ce dernier ne fut prévenu qu'après le départ d'Elvis! Orion, disparu mystérieusement, si semblable à ELVIS qu'on a dit qu'ils se relayaient sur scène, ou que c'était ELVIS qui avait créé ce personnage après son décés... Et tous les autres, jeunes ou plus âgés, tous ces anonymes. Oui ELVIS vit en chacun d'eux.
"17% des Américains pensent qu'il n'est pas mort. Graceland est le lieu le plus visité du pays après la Maison Blanche. Elvis devient un intime, dans de nombreux foyers américains il y a sa photo. L'Université de Memphis l'étudie et Une Eglise a été créée en son nom, des miracles s'y accompliraient. Saint Elvis es-tu là!
Des Fans clubs sont fondés dans chaque pays; en France ELVIS My Happiness et Treat Me Nice. Sans compter les livres, les films, les documentaires, les spectacles, les thèses en son nom... Tout pour son culte.
Il fut un génie, inspiré, généreux, créatif, jouant tout les genres de musique.
Ecorché vif," Il était attiré par les femmes (a eu beaucoup d'histoires avec elles) mais a aimé sa mère plus que tout. Pour lui elle incarnait l'idéal féminin, il lui appartenait. Avec elle il faisait une unité comme avec son jumeau dans l'utérus. Ce dernier lui manquait, il projetait son ombre, avec une lampe, et lui parlait comme si c'était son frère. Il n'a jamais quitté ses parents et la mort de sa mère a été à nouveau la perte du jumeau..."
On comprend ainsi toute la complexité du personnage qui a du se protéger de lui-même en s'entourant des siens, de sa tribu, de sa mafia. 
"En 1992 une comission d'enquête est mise en place pour connaître la vérité sur son décés fictif, tous les documents sont analysés, il aurait bénéficié d'un programme du gouvernement pour disparaître car il était menacé de mort par la Mafia. Il a quitté les Etats-Unis le lendemain de sa mort pour Buenos-Aires et pris l'avion avec un billet au nom de John Burrows, nom de code qu'il utilisait pour réserver ses chambres dans les hôtels, depuis il se ferait appeler Jessy..."
Info vraie ou intox, qui peut l'affirmer, le mystère reste entier.
700 millions de disques vendus de son vivant, 300 millions depuis sa mort.

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                                   Sosies et Fans


                           "Aujourd'hui où est la grâce?
Au Sun Studio de Memphis qui accueille toujours des chanteurs, des misiciens débutants et des groupes confirmés" (patrimoine universel oblige)?
"A Graceland la résidence kitsch où repose le King? Dans la maison de la famille Presley à Tupelo, à côté de laquelle a été déménagée l'eglise où ELVIS chantait dans son enfance? Sur place c'est comme si le temps s'était arrêté, comme si le Rock était entré en musée, comme si le commerce des produits dérivés était la priorité...
La grâce est dans les récits des fans que France Culture a rencontrés dans son road-trip, dans les récits de Peter Guralnick, le biographe d'ELVIS, dans les souvenirs de la journaliste Alanna Nash qui avait 6 ans lorsqu'elle a découvert le Ed Sullivan Show, dans les énumérations d'un Paul Mac Leod qui collectionne depuis 50 ans tout ce qui touche à ELVIS, ou dans l'imitation même du plus piètre de ses sosies... 
             La grâce est dans cette histoire américaine, d'hier et d'aujourd'hui."

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                                   Image actuelle d'ELVIS!

 

                                      BIBLIOGRAPHIE

Français
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Nikola Acin, Qui a tué Elvis?Mort(s) d'un Roi, Autour du Livre, 2008, coll. "Les cahiers du Rock" n°8
Jean-Christophe Bertin, Rythm & blues, country, rock & roll: la musique qui vit grandir Elvis, D. Carpentier, 2012
Sébastien Danchin, Muscle Shoals, capitale secrète du rock et de la soul, Autour du Livre, 2007, coll. "Les cahiers du rock" n°5
Sébastieb Danchin, Elvis ou la revanche du sud, Fayard 2004
Susan Doll, Elvis Presley: Hommage à sa vie, Ramsay, 1991
Robert Gordon, Elvis, Le King en concert, Vade Retro, 1995
Peter Guralnick, Elvis Presley: de Nashville à Memphis: l'anthologie des enregistrements des années 60, Sony music France 2012
Peter Guralnick, Elvis Presley, Last train to Memphis: le temps de l'innocence (1935-1958), Castor Astral, 2008
Peter Guralnick, Elvis Presley, Careless love: au royaume de Graceland, Castor Astral, 2008
Peter Guralnick, Lost highway: sur les routes du rockabilly, du blues et de la country music, Rivages, 2010
Patrick Mahé, Elvis et les femmes, Archipoche, 2012
Greil Marcus, Mystery train, images de l'Amérique à travers le rock and roll, Gallimard, 2003
Greil Marcus, Dead Elvis, Allia 2003
Stéphane Malfettes, American rock trip, Zones sensibles, 2012
Jean-Marie Pouzenc, Elvis, un homme, toute la musique (1953-1968), D. Carpentier 2012
Jean-Marie Pouzenc, Le jour où Elvis a chanté à Paris, D. Carpentier, 2012
Denis Roulleau, Culture rock, l'encyclopédie, Flammarion 2011
Gabriel Segré, Elvis est vivant! Résurrection(s) du Roi, Autour du Livre, 2007
Denis Soula, La dernière ballade, Autrement 2009
Gilles Verlant et Jean-Eric Perrin, La scandaleuse histoire du rock, Gründ, 2012

Anglais
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Michael Bertrand, Race, rock and Elvis, University of Illinois Press, 2000
Susan Doll, Elvis for Dummies, John Wiley & Sons, 2009
Gerald Duff, That'all right Mama, Baskerville, 1995
Robert Gordon, It came from Memphis, S&S International, 2005
Alanna Nash, The Colonel: the extraordinary story of Colonel Tom Parker and Elvis Presley, Simon & Schuster, 2008
Gregory Reece, Elvis Religion, The cult of the King, IB Tauris, 2006
Peggy Webb, Elvis and the deadly departed, Kensingston
Alfred Wertheimer, Elvis and the Birth of Rock and Roll, Tashen, 2013

Robert Gordon, auteur de It came from Memphis
Michael Bertrand, Auteur de Race, rock and Elvis
Ron Wynn, critique musical
Roy Turner, historien local à Tupelo
Mike Mac Carthy, cinéaste underground

 

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